14 Jan 2018 REDAC Highlight, Rétro
C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Monsieur Alex Chantraine.
Il avait 87 ans et s’est éteint ce samedi, dans sa résidence de Nandrin.
Nous avions encore eu le grand honneur de le compter parmi nous lors de la soirée de gala des 125 ans du club, en décembre dernier.
Né à Liège le 22 décembre 1930, Alex Chantraine a connu un destin exceptionnel.
Double champion de Belgique sous nos couleurs en 1951-1952 et 1952-1953, il faisait figure de dernier des Mohicans, en compagnie de Guy Delhasse. Il a porté la vareuse de notre club à 179 reprises.
Professeur de médecine physique, il fut le premier en Europe à pratiquer cette nouvelle spécialité médicale, qui fut à l’origine de la médecine du sport. Après sa carrière de Professeur à l’Université de Genève, il honorait encore des consultations, il y a quelques années, au CHU de Liège.
Il était le fils de Joseph « Alexis » Chantraine, qui fut sélectionné comme Diable Rouge pour la première Coupe du Monde de l’histoire, en 1930 en Uruguay. Son père fut administrateur du club et fondateur, avec Jean Loos, de l’école des jeunes du matricule 4.
Son parcours complet :
RFC LIEGEOIS (4) 20.07.1941/01.10.1959
HAKOAH NEW YORK (USA) 1962/1963
BLUE STAR NEW YORK (USA) 1963/1964
CERCLE ATHLETIQUE DE PARIS (d’où viendra le PSG) (France) 1964/1965
RFC LIEGEOIS (4) 05.06.1964/30.06.1965
R HERVE FC (32) 01.07.1965/30.06.1966
R BOMAL FC (3205) 01.07.1966/12.06.1968
DARING CLUB COINTE (amateurs) 1968/1974
RFC LIEGEOIS (4) 06.04.1976/26.02.1975
SERVETTE GENEVE (Suisse) 1975/1997
(a toujours pratiqué le football jusqu’à 67 ans (vétérans du SERVETTE GENEVE (Suisse))
Dans son livre « Les Traces de Rocourt », Laurent Pacolet n’avait pas manqué de conter l’histoire peu commune de ce grand Monsieur.
Extraits :
Comment êtes-vous arrivé au club ?
Tout naturellement, j’ai suivi mon père Alexis…dès que j’ai su marcher. J’ai commencé à jouer en cadets, puis je suis arrivé dans le noyau de l’équipe A fin de saison 1949-1950. J’ai joué mes premiers matches la saison suivante. Je me souviens parfaitement bien de mon premier match : c’était contre Berchem. Après deux minutes, j’ai marqué un but. Manque de chance, c’était contre mon camp…
J’ai joué deux rencontres durant la saison 1951-1952 et ainsi pu participer à la fête du titre. Quel souvenir ! Nous avons récidivé l’année suivante, durant laquelle j’ai joué régulièrement, au half gauche, comme on disait à l’époque.
Pourquoi êtes-vous parti de Rocourt ?
Nous sommes en 1959, je m’en vais aux Etats-Unis pour étudier et perfectionner mes études de médecine. J’arrive à Charleston, un bled sous-développé (rires)? J’y reste un an sans jouer, puis signe à New-York, dans un club très bien géré. A l’épique, je gagnais ma vie en étant médecin et footballeur. Je suis resté trois ans là-bas : deux ans à Hakoah NY, un an au Blue Star NY.
Et ensuite ?
Mes études m’ont conduit à Paris, où j’ai alors joué au CA Paris, dont le président avait partagé le long voyage en bateau avec mon père, lors du départ pour le Mondial 1930 en Uruguay. Je suis alors revenu quatre ans en Belgique. J’ai été nommé professeur en 1970, puis professeur à Genève en 1973. J’ai continué à jouer dans de petits clubs, jusqu’à Genève, en vétérans. Aujourd’hui, je suis résident suisse. On me demande encore parfois mon avis comme professeur et il m’arrive d’écrire l’un ou l’autre article.
Il repose au Funérarium FORET, situé à Sainte-Walburge (Montagne Sainte-Walburge, 325), où les visites se dérouleront de 17 à 19h, à partir de ce mardi 16 janvier.
Ses funérailles seront célébrées le vendredi 19 janvier à 11h55 au Centre funéraire de Robermont.
La direction du RFC Liège tient à présenter ses très sincères condoléances à la famille et aux proches de Monsieur Alex Chantraine, un personnage qui aura marqué de son empreinte l’histoire du club.
Photo de couverture : Monsieur Alex Chantraine (à gauche) en compagnie de François Pacolet, co-auteur du livre « Les traces de Rocourt ».
Un grand merci à Laurent Pacolet et à l’ASBL FOOT 100 (Monsieur Bruno Dubois) pour leur aide précieuse.