03 Mai 2019 Communication RFCL Highlight, Portraits
Carte de visite
Né à Vottem le 16.08.1952
Parcours sportif (source : Foot 100 asbl)
R FC LIEGEOIS (4) 22.04.1965/30.06.1977
R FC SERESIEN (17) 1976/1977 (prêt)
R FC SERESIEN (17) 01.07.1977/30.06.1982
R SKILL FC IVOZ-RAMET (2925) 1981/1982 (prêt)
R OREYE UNION (2100) 01.07.1982/06.06.1988 (joueur-entraîneur)
R ENTENTE MARCHE FC (1954) 07.06.1988/05.07.1989 (joueur-entraîneur)
R OREYE UNION (2100) 06.07.1989/10.06.1990
R ETOILE SPORTIVE DALHEMOISE (128) 11.06.1990/09.12.1991
R RACING FC MONTEGNEE (77) 10.12.1991/16.06.1993
R RACING CLUB VOTTEM (279) 17.06.1993/24.06.1996
R CERCLE SPORTIF VISETOIS (369) 25.06.1996/05.10.1999
Entraîneur R OREYE UNION (2100) 1989/1990, R ETOILE SPORTIVE DALHEMOISE (128) 1990/1992, R RACING FC MONTEGNEE (77) 01.1992/1993, ROYAL CLUB LIEGEOIS (4) 1993/1994, R BATTICE FC (3456) 1998/1999, R TILLEUR FC LIEGEOIS (4) 1999/2000, R FC HUY (76) 2001/11.2004, R SPA FC (60) 2005/2007, R ALLIANCE MELEN-MICHEROUX (1249) 2007/2008, R BANNEUX FC (1060) 2007/2008, R FC TILLEUR – SAINT-GILLES (2878) 09.2010/2012, R FC DE LIEGE (4) 10.2012.2019
Statistiques (avec l’aide d’Andrea Morreale)
69 matches officiels (championnat, coupe de Belgique, coupe de la Ligue), 3 buts. 1er match officiel (09.05.1971) : R FC LIEGEOIS (4) – R RACING WHITE (47) 0-1. Composition : Jovan Curcic, Jean-Marie Hannay, Milo Baresa (Jacques Lambotte 67′), Joseph « Johnny » Vos, Auguste Goessens, Louis Phillips, Claude Thompkin, Paul Courant, Robert Coutereels (Daniel Licki 67′), Willy Vliegen, Walter Rodekamp.
A cœur ouvert…
Le RFC Liégeois, mon club, mes couleurs, ma vie… Nous nous étions donné rendez-vous au Centre commercial Roua sur la route de Bruxelles à Awans et ce n’était pas un hasard le choix de l’endroit étant donné que cet établissement est un des principaux sponsors du RFC Liégeois.
Seulement voilà, rentrer « Ô Magasin » un vendredi sur le coup de 13 heures, c’est un peu comme si vous vouliez traverser le Tunnel Léopold à Bruxelles, à six voitures de front à l’heure de pointe. Et tant mieux car ce magnifique « Brasserie-Restaurant » marche du tonnerre. Il est d’ailleurs un des points de chute des nombreux « Sang et Marine » aussi bien les plus jeunes que les anciens… Aussi, après quelques instants de patience et la gentillesse d’une des serveuses, nous reçûmes une table dans un coin, au pied du grand escalier, finalement un endroit assez calme pour bavarder près de deux heures trente…
En grand connaisseur de l’endroit, Robert est arrivé à l’heure et ce qui va nous (vous) faire certainement plaisir, avec un sac rempli d’albums photos et de souvenirs de sa longue carrière. Mais je vous demanderai quand même un peu d’indulgence car un pareil retour dans le passé, qui débute en 1961, oblige votre mémoire à se surpasser, et si les dates reviennent relativement facilement, les noms des anciens équipiers fluctuent dans le temps et dans l’espace…
MERCI PAPA… TU NOUS AS DONNÉ UNE VRAIE LEÇON DE VIE…
Tout d’abord, parmi nos nombreux lecteurs, j’en connais qui vont se régaler, d’abord toutes celles et ceux qui l’ont vu jouer et/ou entraîner, certains pour l’avoir rencontré au détour d’un stade çà et là, mais aussi ceux de la « première heure » comme on dit, ici je pense entre-autre à nos Amis André Doffoux, Fernand Helleputte, …
« Je suis né le 16 août 1952 à Liège, mon papa s’appelait Pierre, il était mineur de fond au Charbonnage « La petite Bacnure » à La Préalle, et j’en suis fier ! Il est malheureusement décédé à 54 ans, vous comprendrez aisément les raisons. Ma maman s’appelle Joséphine, elle a 80 ans. Elle était comme on dit ménagère, il fallait qu’elle s’occupe de ses cinq enfants : Huberte (décédée), André (76 ans), Adrien (74), Moi (66) et Alain (57). Mon épouse s’appelle Marie-Louise. Nous avons (eu) deux enfants, Caroline, qui est malheureusement décédée d’une leucémie à l’âge de 6 ans (très grand moment d’émotion, nous y reviendrons plus loin, besoin de souffler un peu), et Benoit, qui a 37 ans et une adorable petite-fille de 2 ans, Tiana…
Mon papa est un exemple pour moi ! Une leçon de vie, il a travaillé dur pour nourrir sa famille, ses enfants, et quand il a arrêté de travailler dans la mine, il est allé travailler comme carreleur chez le papa de Daniel Licki pour payer mes études. Aussi à chaque fois que je le pouvais, j’allais travailler avec lui pour l’aider. Tandis que notre maman tricotait des pulls, des chaussettes, tu sais à cette époque nous n’étions pas riches… Je me souviens encore lorsque j’ai présenté Marie-Louise à mes parents, mon papa, qui était un irréductible supporter de Liège, lui demanda si elle aimait le football ? Car si tu n’aimes pas le football, ça ne sert à rien de le marier… J’ai d’ailleurs acheté la maison juste à côté de celle de mes parents pour venir vivre près de ma maman. Papa est venu voir mon premier match en Minimes, on a été battu, puis il n’est plus venu. Il ne m’a jamais vu jouer en Première. C’est maman qui venait me voir jouer. Papa nous a inculqué cette école de la vie. J’ai laissé faire mon fils son sport favori, il est très bon au handball, l’important est qu’il fasse du sport et qu’il s’amuse… ».
LE TOURNOI « JEAN LOOS » POUR DÉNICHER LES JEUNES TALENTS…
Plus nous avançons dans notre entretien et plus notre Robert se découvre… Vous me direz quoi de plus normal pour un demi-défensif qui, une fois qu’il a récupéré le ballon, se porte vers l’avant pour distribuer le jeu. Je peux même écrire qu’il me surprendra, qu’il vous surprendra, plus loin dans le texte avec quelques anecdotes bien croustillantes.
Mais Robert, c’est aussi la sagesse, la justesse, la minutie de l’analyste, mais aussi l’humilité lorsqu’il évoque sa carrière « oh je n’étais pas un grand joueur », ou encore « je n’ai pas fait une carrière si extraordinaire »… Et aussi la reconnaissance lorsqu’il déclare sans détour : « Mes deux frères, André et Adrien, jouaient aussi au football. Adrien était plus fort que moi, c’était un centre-avant hors pair, il aurait pu faire une belle carrière, mais il s’est marié et il a préféré asseoir sa vie familiale et professionnelle. Mes deux frères jouaient à Vottem et moi à Liège, toujours en cachette de notre père.
Je me suis engagé au RFC Liégeois alors que j’avais tout juste 10 ans. A cette époque, il y avait le « Tournoi Jean Loos » pour la prospection, de grandes équipes étaient invitées l’Inter, la Juventus, le Real Madrid, … et à l’issue du tournoi on signait sa carte d’affiliation. J’ai d’ailleurs fait toutes mes classes à Liège. Nous avions Pierrot Wauthier en Cadets, Roger Agneessens en Scolaires et en Juniors UEFA. Monsieur Pavic venait de temps en temps nous voir jouer et il prenait aussi les meilleurs Juniors avec le groupe ».
LES GRANDS DÉBUTS EN 1970, CINQ ANNÉES EN ROUGE ET BLEU AVANT QUE…
Durant cinq longues années, Robert a quand évolué au sein du noyau A du RFCL, et même sisa modestie lui fait dire qu’il n’était pas un cadre principal de l’équipe, personne ne l’a oublié, personne n’a compté les matchs joués ou pas, encore moins les minutes, sache Robert que dans le cœur des supporters « Sang et Marine » tu resteras à jamais, sans aucune différence de niveau, ni de qualités… Et lorsqu’arrivera « Avant que… », tu surprendras tout le monde en t’imposant comme un pion de base indispensable. Mais n’allons pas trop vite, le Pairay attendra encore un peu, retournons jeter un coup d’œil dans la cuvette de Rocourt.
« J’ai joué mon premier match en 1970 », poursuit Robert. « Un match amical à Rocourt contre le Dukla Prague. En championnat, je me souviens de mon premier match au Standard face à un certain Louis Pilot, un roc… J’étais sur le terrain au RFC de Bruges lorsque Nico Reynders a fait son AVC sur le terrain. A Bruges, nous étions toujours bien reçus. Et puis, la première fois à Anderlecht, de grands panneaux dans le couloir avec la photo des joueurs, assez impressionnant quand tu es jeune.
Les raisons de mon départ ? Plusieurs facteurs ont joué. Le départ de Michel Pavic, un certain flottement au niveau de la reprise de l’équipe, le management n’en parlons pas trop… Nous avions fait une préparation très éprouvante physiquement, nous allons jouer à Darmstadt, une Division II allemande, et on prend un 5-0 bien tassé ! Cette défaite a laissé des traces, du coup je me suis retrouvé arrière-droit. Ensuite, nous allons jouer à Paris, au Red Star, sur invitation de Jean-Claude Bras, notre ancien coéquipier. Nous jouons cette joute amicale au Parc des Princes, juste après un certain France-Pologne. Sur le chemin du retour, nous nous retrouvons dans le même train (Paris-Bruxelles-Varsovie) que les supporters polonais et les supportrices… C’est vrai que j’ai quitté Liège le cœur gros, mais à partir du moment où on me mettait, sans raison apparente, à une place qui ne me convenait pas, j’ai préféré m’en aller… » Direction le Stade du Pairay…
TITULAIRE AU PAIRAY DANS UNE ÉQUIPE FANTASTIQUE… 54 MATCHS SANS DÉFAITE…
Alors pourquoi avoir choisi Seraing et pas un autre club ? « C’est assez dire poursuit Robert, qu’à partir du moment où j’avais pris ma décision de m’en aller, la nouvelle a circulé et comme dans le monde du foot, les informations se déplacent à la vitesse du son, j’ai eu d’autres propositions. Tout d’abord de Werner Biskup, qui habitait à Eupen et qui avait réglé une entrevue avec les dirigeants des Pandas. Ensuite, il y avait Monsieur Rutten, le Président de Tongres, qui s’est déplacé en personne dans le bureau de Joseph Paul pour régler mon transfert. Finalement, le dernier jour des transferts, je suis passé au Kuborn à Seraing, là où tout un comité d’accueil terminait les dernières modalités des transferts : Victor Tomasetig, l’entraîneur, le père Mathot, le Notaire Plateus, etc… Vous avez compris la suite… J’ai côtoyé à Seraing des joueurs extraordinaires, nous avions une équipe fantastique, j’y suis resté quatre années, nous avons remporté trois titres ! ».
UNE ATTACHE DANS CHAQUE CLUB, UN PETIT MOT POUR CHACUN…
Nous avons demandé à Robert de développer en quelques mots les grandes étapes de sa carrière, certains faits et ou personnes qui l’ont marqué, qu’il a apprécié…
RFC Liégeois : « C’est le club de mes débuts, je suis très attaché à mes couleurs, à la famille Rouge et Bleu… ».
RFC Seraing : « Une équipe exceptionnelle avec des joueurs formidables, un réel plaisir de jouer dans une telle équipe… ».
R. Oreye Union : « Merci à Oreye qui m’a permis de démarrer ma carrière de joueur-entraîneur. J’y suis arrivé en partie grâce à la grande amitié entre Yves Baré et Francis Troosters, le Président… ».
Et. Dalhem : « Très bonne équipe, nous sommes montés en 1ère Provinciale… ».
Montegnée : « Là aussi belle réussite, l’année où Pirard (16 ans) est parti à Anderlecht… ».
Battice : « Bonne ambiance, bonne équipe, 1 an et la montée… ».
Yves Baré : « Un grand Monsieur, un très bon Ami. Je me souviens en 1993, il m’avait téléphoné pour revenir à Liège pour devenir l’adjoint de Zvonko Varga et reprendre l’école des jeunes. »
Jean-Paul Lacomble : « Avec son équipe de dirigeants, il a réalisé un travail titanesque pour récupérer le club, le remettre sur les bons rails et le ramener à un tel niveau. Notre Président est un homme pondéré, qui sait où il va et jusqu’où il veut/peux aller. Comme l’expression latine [Mens sana in corpore sano], un esprit sain dans un corps sain, il continue de diriger notre club avec bonne gouvernance et dans la bonne direction. Toutes les factures et les joueurs sont payés à temps et à heure, que demander de plus ? Naturellement, les supporters aimeraient aller plus haut, mais avec quels risques ? Restons sobres et sains et amusons-nous au Football à Rocourt … ». Moralité : « Les mentalités des joueurs ont changé, les vrais clubmen sont devenus rares. Moi j’aime bien quand ils embrassent le blason sur leur maillot, mais l’argent est devenu le nerf de la guerre… ». Et oui cher Robert, d’autant qu’entre le blason et le cœur, il y a le… portefeuille qui sonne…
MOMENT INTENSE D’ÉMOTION – EN SOUVENIR DE CAROLINE
Au moment au chacun d’entre nous commencera à lire ces quelques lignes, je vous demanderai d’avoir une pensée émue pour la petite Caroline qui nous a quitté prématurément pour rejoindre les petits anges au paradis des enfants merveilleux… Merci pour elle… D’ailleurs lorsque Robert évoqua ce souvenir, je me suis fait silencieux tellement l’émotion était forte. Merci Robert pour ton courage… Robert nous expliqua spontanément : « Caroline souffrait d’un cancer, la leucémie, pendant près d’un an, elle avait de la fièvre, nous étions allés voir le pédiatre, elle souffrait, puis elle est entrée en rémission. Nous avions réservé une caravane dans un camping dans les Ardennes pour aller y passer quelques jours en famille. Je chargeais les valises dans la voiture quand tout à coup le téléphone a sonné ! Caroline n’était plus en rémission, elle devait rentrer d’urgence à l’hôpital ! On l’a placée dans une chambre stérile et pendant plus d’une année et demi, nous sommes restés auprès d’elle, 24/24 heures, 7/7 jours. C’est ma belle-mère qui s’est occupée de Benoit, je n’ai pas vu grandir mon fils…».
(Interview et rédaction : Lucien Longrée)
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