26 Août 2017 Communication Divers, Highlight
En cette fin de saison 1986-1987, Robert Waseige entend apporter de l’expérience à sa défense. Seul « Captain Quaranta », qui devient trentenaire, a suffisamment de bouteille aux yeux du coach, il souhaite pouvoir amener un leader capable de guider davantage les Wegria, de Sart, Giusto ou Habrant.
Le gardien international Ranko Stojic débarque du Patrizan Belgrade. Il restera deux saisons à Rocourt, disputant l’intégralité des rencontres, à l’exception du dernier match en 1989 contre le Beerschot (victoire 6-1, 6 buts de Zvonko Varga) à Patrick Gusbin, pressenti pour le remplacer. Ranko sera un modèle de professionnalisme à l’extrême et aura un incroyable impact sur le groupe, qu’il tirera vers le haut.
C’est à Anderlecht qu’il posera ses pénates à l’entame de la saison 89-90, mais il sera victime de la règle de l’époque dite « des trois étrangers », Aad de Mos préférant utiliser Adrie Van Tiggelen, Stephen Keshi et Milan Jankovic. Il passera ensuite par Charleroi (deux fois), Seraing et l’Antwerp.
Le second transfert est aussi une pointure : Dany Veyt revient auréolé d’un titre de demi-finaliste de la Coupe du Monde au Mexique. Aussi simple et accessible qu’élégant balle au pied, il deviendra rapidement un leader du vestiaire. Après une première saison de bonne facture, il se révèlera en excellent numéro 10 lors de la saison 1988-1989. Il rejoindra ensuite Gand puis Lokeren, notamment.
La troisième arrivée est un compatriote de Stojic et Varga : Nebojsa Malbasa est un parfait inconnu pour les supporters, mais il ne le restera pas longtemps. Modèle de professionnalisme également, « Neba » apportera beaucoup au Club, en étant notamment un complément idéal pour Varga. Il quittera Liège en 1991 pour Charleroi, puis rejoindra un an le Standard comme doublure de Vidmar avant de terminer sa carrière à l’Olympic de Charleroi.
La dernière arrivée n’était pas prévue au départ : visionnant Saint-Trond, Waseige avait souhaité enrôler un certain Marc Wilmots. Le transfert ayant capoté, il jeta son dévolu sur une mobylette qui arpentait le flanc gauche, un certain Danny Boffin. Danny restera quatre saisons au Club avant de rejoindre la capitale et de connaître une carrière magnifique.
Deux jeunes intégrent le noyau : Fortune Modafferi et Christophe Ergo.
En championnat, le Great Old termine à une belle 5ème place, qualificative pour l’UEFA, avec 44 points en 34 rencontres. Malbasa termine sur le podium des buteurs avec 21 buts, derrière Francis Severyns (Antwerp) et Marc Degryse (FC Bruges).
Cette année-là, le match contre l’Antwerp de Frans Van Rooy et Hans-Peter Lehnoff se déroule dans des conditions apocalyptiques : des supporters sont venus le matin du match dégager la
neige qui recouvre la pelouse de Rocourt. Fred Waseige, de Sart, Malbasa, Varga et Quaranta assomment le pauvre Wim de Koninck : 5-0 bien tassé devant 16.000 personnes ravies.
Lokeren – Liège, Veyt s’interpose devant Mohamed Timoumi
La saison suivante restera sans nul doute dans les annales : Liège joue les trouble-fêtes et tutoye des formations prestigieuses comme Anderlecht et Malines.
L’équipe ne connaît pas de départs importants : seul Hans-Peter Lipka, barré par la règle des trois étrangers, rejoint Salonique. Deux joueurs arrivent, Jean-Marc Bosman (dont on parlera longtemps mais pour d’autres raisons) et l’aubelois Michel Houart.
Liège pratique un jeu chatoyant. Varga finit deuxième meilleur buteur avec 22 roses, juste derrière Edi Krncevic, qui en a inscrite une de plus. Dany Veyt en plante 14.
Les rencontres contre le Standard restent en mémoire : à Sclessin, les Rouge et Blanc regardent Liège, en démonstration : Dany Veyt, Neba Malbasa et Zvonko Varga plantent chacun un but à un Bodart impuissant : 0-3, le Standard n’a pas eu voix au chapitre. Lors du match retour, Bodart, par ses arrêts miraculeux, sauve le Standard d’une nouvelle déroute, mais n’empêche pas Luc Ernes de déflorer le score, Liège gagne 1-0 avec brio.
Les Sang et Marine terminent troisième du championnat, derrière Malines et ses vedettes (Preud’Homme, Clijsters, Rutjes, Albert, Deferm, Sanders, Koeman, den Boer, Bosman, Ohana, …), d’abord, puis Anderlecht, ensuite, avec 46 points en 34 rencontres. 64 buts inscrits, 22 reçus…
Le dernier match voit le Beerschot accueilli à Rocourt. Pour l’occasion, Ranko Stojic, qui a signé à Anderlecht, laisse à Patrick Gusbin le soin de garder la cage liégeoise. L’équipe joue pour Varga, qui marque 6 buts.
En coupe de Belgique, Liège trébuche par contre sur son rival d’en bas : après avoir gagné 0-1 à Sclessin, Czerniatinsky réalise l’exploit et marque le but salvateur pour les Rouches (1-2 à Rocourt), qui seront battus en finale par Anderlecht.
Neba et Zvonko, que de joies…
La saison européenne est tout bonnement fantastique et fera l’objet d’un article détaillé ultérieur.
Après l’Union Luxembourg (1-7 à Luxembourg, 4-0 à Liège), c’est un géant qui se dresse face à Liège : le prestigieux Benfica Lisbonne, véritable épouvantail. Les Lusitaniens s’inclinent 2- 1 à Rocourt (coup franc somptueux de Malbasa et second but de Varga), mais le but qu’ils ont inscrit à Stojic leur permet d’envisager une qualification relativement aisée. Au Stadio de la Luz (qui, ironie du sort, connaîtra une importante panne de courant qui contraindra l’arbitre à débuter le match avec plus d’une demi-heure de retard), les Sang et Marine résistent héroïquement aux assauts lisboètes et arrachent au forceps une qualification inespérée (1-1, but de ce diable de Neba.
En huitième de finale, la Juventus s’impose par le plus petit écart à Rocourt (0-1), avant de confirmer sa qualification par le même résultat à Turin. Liège sort par la grande porte…
Sans le savoir, les supporters liégeois viennent de connaître leur dernière grande saison. Certes, la victoire en Coupe de Belgique, la saison suivante, marquera les esprits mais la Coupe était un peu le chêne qui cachait une forêt d’errements et de retour en arrière.
Sont-ce les départs conjugués des trois vrais meneurs du vestiaire, Quaranta, Stojic et Veyt, qui ont causé la chute du club ?
Est-ce parce que ceux qui sont restés étaient rassasiés de victoires, comme l’a expliqué Moreno Giusto plus tard ?
Est-ce l’usure d’un pouvoir du coach, qui allait quitter le vaisseau en pleine tempête trois saisons plus tard ?
Liège a-t-il vécu au-dessus de ses moyens ?
C’est sans doute un peu de tout cela. Nous le raconterons plus tard…
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